L’histoire de Micheline
Du temps en cadeau de la part d’un héros en patin
De nombreux résidents de la région de la capitale nationale attendent le printemps tout en profitant à fond des plaisirs de l’hiver en février, sans accorder d’importance aux prédictions des marmottes. Pour Micheline Legault, ces plaisirs comprennent la randonnée, la raquette et le ski de fond, qu’elle pratique près de chez elle, à Chelsea (Québec).
Cette année, à l’occasion du Mois du cœur, Micheline est revenue sur sa propre « histoire de cœur », qui a commencé il y a 17 ans, alors qu’elle en avait 60. C’était le 26 février 2004. Ce matin-là, Micheline avait décidé d’aller patiner au centre-ville d’Ottawa, sur le canal Rideau. La météo était parfaite : -6, aucun nuage. Employée à temps partiel chez Air Canada, Micheline devait travailler à l’aéroport en après-midi. Vers 10 h, alors qu’elle patinait, elle a ressenti un malaise. À peu près au même moment, elle a reçu un appel de François, son mari, sur son cellulaire. Il voulait savoir si elle travaillait ce jour-là. Cet appel a lancé la réaction en chaîne qui a sauvé la vie de Micheline. François est le premier des héros qui sont intervenus ce jour-là, alors que Micheline subissait une crise cardiaque.
Lorsque Micheline lui a dit qu’elle ressentait un serrement dans la poitrine, François lui a immédiatement demandé de donner son téléphone au premier passant. Ce deuxième héros, un patineur dont le couple ignore le nom, a pris le téléphone et, après avoir parlé à François, a accompagné Micheline dans un pub tout près et a appelé une ambulance. Après une brève évaluation au campus Général de L’Hôpital d’Ottawa, Micheline a immédiatement été transférée à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, aux soins du Dr Lloyd Duchesne, son troisième héros.
Pour traiter Micheline, dont une des artères était totalement bloquée, le Dr Duchesne a inséré deux endoprothèses (stents), dont une dite « à élution ». Ce type d’endoprothèse contient un médicament à libération lente qui aide à prévenir le tissu cicatriciel et le rétrécissement futur de l’artère. Malheureusement, Micheline est tombée dans un coma qui a duré trois jours. Le dimanche 29 février, François a appris, par le personnel infirmier, que Micheline avait bougé un petit doigt et qu’elle se réveillerait bientôt. À ce jour, Micheline a toujours en sa possession les petits mots que ses infirmières ont laissés à son chevet pour lui éviter de paniquer si elle était seule et confuse à son réveil. La première note expliquait ce qui s’était passé. La seconde note, datée du jour même, précisait où elle était et le nom de ses infirmières. Micheline est restée neuf jours à l’Institut de cardiologie avant de recevoir son congé. Sa sœur Huguette et sa bonne amie Michelle, toutes deux de Toronto, ont été d’une grande aide pour elle et François durant sa convalescence à la maison, même si elle ne se souvient pas de leurs premières visites.
Comme elle habite à Chelsea, Micheline s’est inscrite au programme de réadaptation offert aux personnes qui n’ont pas facilement accès à l’Institut de cardiologie. Pendant six mois, elle a été suivie par téléphone et tout en reprenant des forces et en attendant que le Dr Duchesne l’autorise à conduire et à jouer de nouveau au tennis, un sport qu’elle pratique encore régulièrement. Elle a trouvé le programme très utile et recommande à tous les patients et patientes d’aller chercher le plus d’aide possible pendant leur réadaptation.
En 17 ans, Micheline n’a eu besoin que d’un seul rendez-vous de suivi à l’Institut de cardiologie, mais elle est encore suivie de près par son médecin de famille. À l’époque, elle ne savait pas qu’elle avait des antécédents familiaux de maladie du cœur, même si sa mère est décédée soudainement en 1991 de cause inconnue et que son frère a eu une opération à cœur ouvert dans la soixantaine.
Micheline a pris sa retraite peu de temps après sa crise cardiaque. Depuis, elle et François utilisent au maximum le temps qu’elle a reçu en cadeau. L’été, ils font du kayak sur la Gatineau et de longues balades à vélo, et prennent des bains de nature à la maison, où des cerfs viennent parfois leur rendre visite. Après la pandémie, le couple espère pouvoir voyager de nouveau et, même s’il a beaucoup profité de l’hiver cette année, passer les mois froids dans un climat plus doux.
Micheline et François aimeraient beaucoup retrouver le patineur inconnu qui a aidé à sauver la vie de Micheline sur le canal ce fameux jeudi matin de 2004. Grâce aux réactions rapides de cet homme qui a accepté d’intervenir à un moment crucial, à la réponse rapide des ambulanciers et au traitement et aux soins qui ont sauvé la vie de Micheline à l’Institut de cardiologie, le couple a passé les 17 dernières années à profiter de la vie ensemble. Micheline sera à jamais reconnaissante envers ses trois « héros ».
Pour donner vous aussi du temps en cadeau à des patients comme Micheline, faites un don dès aujourd’hui au www.fevrierlemoisducoeur.ca.