L’histoire de Richard
Savoir rester optimiste : un récit de persévérance en temps de pandémie
Pendant de longues années, les rendez-vous médicaux et les interventions suscitaient chez Richard Hogan une anxiété extrême – au point de s’évanouir. Sa solution consistait donc à négliger ses symptômes et à éviter les médecins, ce qui ne faisait qu’accroître son niveau d’angoisse. Mais le 24 décembre 2018, il lui a été impossible d’ignorer ses douleurs à la poitrine. En proie à une crise cardiaque, il a été transporté d’urgence à l’hôpital de Kingston, en Ontario, où il réside avec sa femme Ruth et leurs deux enfants.
Au début de 2019, pendant sa convalescence, il a commencé à éprouver des douleurs aux épaules, aux bras et aux hanches. On lui a diagnostiqué de l’arthrite rhumatoïde, et sa réadaptation cardiaque a été interrompue jusqu’à ce que la douleur soit maîtrisée. Mais au moment de reprendre la réadaptation, sa santé cardiaque s’est détériorée. Il a commencé à faire de l’apnée obstructive du sommeil, ce qui imposait un stress additionnel à son cœur. À l’été 2019, souffrant d’insuffisance cardiaque congestive, il avait du mal à monter les escaliers et à se pencher pour enfiler ses chaussures.
Divers traitements ont été envisagés, dont l’installation d’un défibrillateur automatique implantable (DAI). Or, dans la radiographie d’une hernie qui lui avait été diagnostiquée, ses médecins ont découvert une tumeur cancéreuse sur un de ses reins. En décembre, la tumeur et l’organe lui ont été retirés. Il s’est bien remis de l’opération, mais le rein qui lui restait devait désormais travailler deux fois plus fort. Ses médecins de Kingston ont proposé à Richard d’acheminer son dossier à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.
Pour Richard, l’année 2020 aurait dû se dérouler sous le signe du rétablissement. Or, la pandémie qui gagnait le monde et sa santé fortement compromise l’ont cloué à la maison, avec un seul rein et un cœur qui s’affaiblissait de jour en jour. Il savait que l’heure était venue de demander de l’aide pour gérer son anxiété et sa dépression. En tant que patient à distance de l’Institut, il a pu bénéficier de services de soutien et rencontrer la psychologue Heather Tulloch. Les techniques qu’il a apprises l’ont aidé à survivre à l’été 2020, une période extrêmement sombre pour lui, et continuent de lui être utiles au quotidien.
En septembre, ses médecins ont sondé son cœur à l’aide d’une caméra. Devant les résultats alarmants, Richard a été hospitalisé à l’Institut de cardiologie. Il avait besoin d’un nouveau cœur, mais comme il avait récemment été atteint d’un cancer, il savait que ses chances d’être admis sur la liste de transplantation cardiaque étaient minces. La solution idéale, dans son cas, était de lui implanter un dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG) qui ferait office de pompe cardiaque.
Le Kingstonien a alors reçu sa première bonne nouvelle depuis un bon moment. Avant que le DAVG ne soit installé, son oncologue lui a annoncé que le carcinome basocellulaire dont il était atteint avait été attrapé tôt et qu’il y avait peu de risques de récidive. Cette nouvelle a motivé les médecins de Richard à l’ajouter à la liste des patients en attente d’une transplantation.
Puis, un miracle est survenu : un cœur compatible lui a été trouvé deux jours plus tard, et c’est ainsi que Richard est devenu le 700e patient à recevoir une transplantation cardiaque à l’Institut de cardiologie. Une toute nouvelle vie l’attendait.
« Dès mon réveil aux soins intensifs, j’ai eu l’impression que quelqu’un avait rétabli le courant. Le personnel a énormément facilité ma transition à un nouveau cœur. » — Richard Hogan
Richard pose un regard bien particulier sur ses expériences au temps de la COVID-19. Il a constaté de première main l’accès limité aux tests médicaux et aux interventions, de même que les précautions additionnelles que devait prendre le personnel pour protéger leurs patients déjà affaiblis. Il a aussi vu comment les mesures sanitaires additionnelles grugeaient le temps consacré aux soins. En tant que patient, il tient néanmoins à souligner toute sa reconnaissance pour les efforts déployés par les équipes médicales. Il salue le personnel de l’urgence de l’Hôpital général de Kingston pour leur gestion des cas de COVID-19 pendant ses hospitalisations. Pendant son séjour à l’Institut, il a eu droit à une visite d’une heure. Il a choisi de recevoir sa femme au lendemain de sa transplantation. Plusieurs semaines s’écouleraient avant qu’il puisse intégrer un hébergement temporaire où Ruth pourrait venir l’aider avec ses repas et ses médicaments, mais surtout, lui tenir compagnie.
Le parcours de chaque patient cardiaque est différent. Richard estime que les soins sur mesure qu’il a reçus l’ont aidé à bâtir sa confiance envers son équipe médicale, ce qui a adouci quelque peu ses nombreuses interventions et l’opération qui lui a sauvé la vie. Aujourd’hui moins anxieux, Richard poursuit sa convalescence et, grâce à sa persévérance, à une formidable équipe de professionnels de la santé et au soutien indéfectible de ses proches, voit l’avenir avec optimisme pour la première fois depuis des années.
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