Nancy Hansen: Enfin Libérée De La Peur

Nancy Hansen picLa vie de Nancy Hansen a été profondément affectée par la maladie du cœur.

Son père est décédé d’une maladie cardiaque héréditaire à 59 ans. Elle a ensuite découvert qu’elle était atteinte de la même maladie.

« J’étais très jeune à l’époque. Très vite, j’ai vu un endocrinologue qui m’a conseillé de prendre soin de moi pour éviter d’avoir des problèmes dans la quarantaine et la cinquantaine », dit-elle. C’est ce qu’elle a fait, en mettant l’accent sur son alimentation et sur l’activité physique.

Elle était suivie de près. Chaque année pendant des décennies, elle a passé des épreuves d’effort à la demande de son cardiologue. « On attendait un peu de voir ce qui se passerait, si j’aurais des symptômes », explique-t-elle.

Il y a quelques années, elle s’est mise à ressentir de faibles douleurs à la poitrine, mais seulement lors d’efforts intenses, comme au kickboxing.

Puis, en 2017, les symptômes ont perdu toute subtilité. « En été, j’allais au travail en vélo, mais j’étais étourdie. J’avais aussi l’impression d’être très pleine, comme si j’avais mangé un gros repas. La sensation était si constante que je ne pouvais pas l’ignorer. »

Elle en a parlé à son cardiologue, qui l’a envoyée passer des tests et une angiographie à l’Institut de cardiologie. Le diagnostic est tombé : en plus de trois blocages mineurs, Nancy avait un blocage important qui nécessiterait une endoprothèse vasculaire (stent).

Non pas une, mais quatre

Nancy a subi son angiographie en janvier 2018.

« Pendant l’intervention, malgré les médicaments, j’étais très consciente de ce qui se passait et je pouvais répondre aux questions de l’équipe », se souvient-elle.

Initialement, Nancy ne devait recevoir qu’une seule endoprothèse. Pendant l’intervention, elle a ressenti une douleur à la poitrine et au bras.

« L’atmosphère dans la pièce a changé, dit-elle. Les médecins et les infirmières étaient très attentifs, ils me parlaient, me demandaient comment je me sentais, mais dans le calme, sans m’alarmer. Puis j’ai compris que le médecin réclamait d’autres endoprothèses. »

Nancy a reçu non pas une, mais bien quatre endoprothèses vasculaires pour réparer son cœur.

« Le médecin m’a dit que mes artères s’ouvraient et se déchiraient sous leurs yeux pendant l’intervention, dit-elle. Je n’en revenais pas qu’une artère puisse faire ça. »

À la vitesse de l’éclair

Alors qu’on transférait Nancy à une chambre après l’intervention, la douleur est revenue.

« J’étais dans l’ascenseur et j’ai commencé à sentir une pression dans ma poitrine qui est montée dans mon bras. Je savais que c’était la même chose qui s’était produite sur la table d’opération. En une seconde, tout a basculé et j’avais cette horrible douleur à la poitrine. Dès que les portes de l’ascenseur se sont ouvertes, j’ai attrapé le regard d’une infirmière et je lui ai dit que ça n’allait pas. »

Les infirmières n’ont pas perdu de temps.

« Elles m’ont transférée sur un lit et branchée à un appareil d’ECG. Elles m’ont donné de l’oxygène et de la nitroglycérine, elles ne me quittaient pas des yeux, dit Nancy. Personne ne m’a dit que je faisais une crise cardiaque, mais tout le monde savait que je devais retourner de toute urgence au labo. »

Une demi-heure après sa première intervention, Nancy était de retour sur la table d’opération pour recevoir une cinquième endoprothèse.

Des retrouvailles émouvantes

Après cette dernière intervention, Nancy a passé la nuit à l’hôpital.

« Je n’arrêtais pas de penser à ma famille et à la fragilité de la vie, dit-elle. J’essayais d’absorber ce qui s’était passé. Pourquoi mes artères s’étaient-elles déchirées? Qu’est-ce que ça voulait dire? »

Elle était aussi reconnaissante aux infirmières d’avoir réagi aussi rapidement.

« Grâce à leur réaction rapide durant ma crise cardiaque, je pouvais espérer une guérison complète et m’en tirer avec un minimum de dommages à mon cœur, ce qui est phénoménal », dit-elle.

Les retrouvailles de Nancy avec son mari ont été très émouvantes.

« Pendant qu’on m’installait d’autres endoprothèses pour réparer les déchirures dans mes artères, lui pensait encore qu’il n’y en avait qu’une à installer, dit Nancy. Il ne savait même pas que j’étais retournée au laboratoire pour une cinquième – le médecin n’a jamais eu le temps de l’informer. Plus tard, il m’a dit que quand une infirmière est venue le chercher pour parler au médecin, il croyait qu’on allait lui dire que j’étais morte. Je ne le savais pas dans cet état d’esprit. »

« Nous avons tous les deux fondu en larmes. »

Réadaptation et guérison

Nancy est rentrée chez elle le lendemain de l’intervention et était de retour au travail deux semaines plus tard. Elle a profité à fond du programme de réadaptation de l’Institut.

Elle est d’ailleurs reconnaissante pour tous ces programmes qui facilitent sa convalescence.

« Tous les services et le soutien que j’ai reçus m’ont aidée à me concentrer sur ce que je pouvais changer, comme l’alimentation et l’exercice, dit-elle. J’ai profité de tout ce qu’on m’offrait. »

Un de ces services était offert à distance.

« Deux fois par mois, je recevais un appel d’une conseillère en santé qui m’a accompagnée tout au long de ma convalescence », dit-elle.

Nancy se souvient d’une fois en particulier où sa conseillère lui a rendu un fier service.

« J’avais recommencé à faire de l’exercice et je me sentais déjà mieux. Je savais que c’était permis si je n’augmentais pas trop ma fréquence cardiaque. J’ai dit à ma conseillère que j’avais commencé à soulever des poids avec mes jambes au gym. Elle m’a dit que ce n’était pas une bonne idée. Je n’aurais jamais pensé que je pouvais endommager mon cœur avec des exercices de jambes. »

Nancy s’est fait dire de se limiter à des poids de dix livres ou moins, et qu’avec cinq endoprothèses, son cœur pendrait du temps à guérir.

« On ne sait pas tout, dit Nancy. Une chance que je me suis inscrite à la réadaptation! Sans ce soutien, j’aurais vraiment pu me faire du mal. Je suis tellement reconnaissante pour ce programme, qui va bien au-delà de la réadaptation. On nous donne des recettes et des ressources, des ateliers de nutrition. Nous avons aussi accès à des travailleurs sociaux qui sont toujours là pour nous. »

Nancy s’est aussi inscrite à Femmes@cœur, un programme de soutien entre pairs offert par l’entremise du Centre canadien de santé cardiaque pour les femmes à l’Institut de cardiologie.

« Je suis très timide, mais j’ai rencontré là des femmes extraordinaires avec qui j’ai noué de très beaux liens. Le groupe se rencontre toutes les deux semaines pendant six mois. On reçoit vraiment beaucoup d’information. Vraiment, toutes les femmes qui ont des problèmes de cœur devraient s’inscrire à ce programme. »

Un nouvel état normal

Près d’un an après avoir reçu ses cinq endoprothèses, Nancy se porte bien.

« J’ai dû changer un peu mes habitudes pour m’adapter à mon nouvel état normal, dit-elle. Je dois me limiter à des exercices d’intensité faible à modérée, alors j’en fais pendant plus longtemps, mais à intensité réduite. Entre-temps, je me sens bien. »

Nancy se fait toujours suivre de près.

« Mes médecins savent que d’autres blocages se préparent. Si je commence à avoir des symptômes, on sera à même de réagir, dit-elle. C’est incroyable de bénéficier d’un tel soutien des mois après le fait. C’est un immense filet de sécurité, comme si j’avais toute une équipe qui se consacrait entièrement à mon bien-être. »

Entre-temps, Nancy profite des joies de la vie.

« Nous baignons dans la joie en ce moment : mon fils s’est marié en octobre. Sa femme et lui ont eu leur premier enfant, notre premier petit-fils, et ma fille se mariera en juin. »

« Les mots ne suffisent pas pour dire à quel point je suis reconnaissante à l’Institut de cardiologie de me permettre de vivre ces moments si précieux. »

Un avenir sous le signe de la gratitude

Aujourd’hui, Nancy n’a plus peur de l’avenir.

« Mon fil a la même maladie génétique que mon père et moi, mais je sais que l’Institut de cardiologie sera là pour lui si jamais il en a besoin. C’est rassurant », dit-elle. Pour l’instant, il a choisi de prendre des médicaments à titre préventif. « Plus on commence tôt, plus on éloigne le temps des blocages et des endoprothèses. »

Aujourd’hui, Nancy a fait la paix avec le tourbillon d’émotions qui a accompagné son expérience marquante.

« Avant, j’avais peur des récidives, mais aujourd’hui, je n’ai plus peur des blocages ou des crises cardiaques. J’ai l’esprit en paix, parce que je sais que je ne peux pas avoir mieux que l’Institut de cardiologie pour prendre soin de moi. C’est très réconfortant. »